Les traitements des pierres précieuses
Lorsque l’on s’intéresse aux gemmes il y a un terme qui revient très vite, c’est «traitement». Pour beaucoup de gens ca équivaut à de la tromperie. Ce n’est vrai que si il est caché. Mais avant de crier au scandale, il faut savoir ce qu’est un traitement et pourquoi on le fait. Certains sont complètement acceptés dans la profession et d’autres moins.
Leur but n’est pas de tromper, mais d’améliorer l’apparence naturelle d’une pierre c’est-à-dire renforcer une couleur, atténuer ou éliminer des inclusions, réduire des fissures. Cela peut concerner des pierres déjà jolies qui nécessitent juste une petite amélioration, ou des pierres qui n’ont pas de valeur commerciale afin de leur en donner.
C’est pratiqué depuis des siècles. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Par contre ils ont évolué au cours du temps et on en a découvert de nouveaux.
Les pierres traitées restent des pierres naturelles. Elles ne doivent pas être confondues avec les pierres synthétiques, qui sont créées entièrement en laboratoire.
Pour un acheteur, il est presque impossible de reconnaître un traitement à l’œil nu. Certains ne sont visibles qu’au microscope, et d’autres restent indétectables même pour un gemmologue sans équipement de laboratoire.
Pourquoi on a de plus en plus de traitements ?
Tout simplement parce qu’on est de plus en plus nombreux sur Terre, et donc la demande augmente. Alors que la quantité de pierres, même si on trouve de nouveaux gisements est limitée. Ce n’est pas un produit manufacturé, on n’a que ce que la Terre nous donne .
Donc si on veut pouvoir en fournir à tout le monde, on est obligé de transformer des pierres initialement de moins bonne qualité.
Le problème des traitements ce n’est pas le traitement en lui-même mais le fait qu’il soit déclaré ou pas par le vendeur. C’est à ce niveau que l’on peut parler de tromperie. Mais aucun traitement n’est interdit, à partir du moment où il est annoncé à l’acheteur. Donc ce n’est pas de la pierre qu’il faut se méfier mais du vendeur.
Concernant le prix, à qualité et poids équivalents une pierre traitée sera toujours moins chère que la naturelle. Mais tout traitement n’implique pas la même baisse de prix. Traitement ne veut pas dire que ça ne vaut rien, loin de là.
Après, il y a différents types de traitements. Il y a ceux que l’on peut qualifier de légers, qui sont acceptés dans la profession et qui impactent faiblement la valeur et les traitements lourds qui dévaluent fortement la pierre. Ils sont moins acceptés car oui on s’éloigne de la beauté naturelle.
En général, les traitements lourds sont faits sur des pierres qui n’avaient pas la qualité suffisante pour être utilisées en bijouterie. Donc le traitement va donner une jolie pierre, moins chère qu’une naturelle mais toujours plus que ce qu’elle était au départ. En gros ça donne de la valeur à ce qui n’en avait pas.
On a le droit de vouloir être extrême et refuser tout traitement. Mais ça demande un certain budget que tout le monde n’a pas, et ensuite c’est aussi se priver de pierres magnifiques.
Quels traitements peut-on accepter sans problème
Celui que l’on peut accepter sans partir en courant, c’est le traitement thermique à « basse » température. Autrement dit la chauffe, parfois appelée « chauffe traditionnelle » car c'est le premier traitement qui a été utilisé par les hommes. En gros, on chauffe la pierre pour faire ressortir sa couleur naturelle et/ou disparaître certaines inclusions. Il n’y a pas d’additifs, juste la chaleur. C'est toléré car considéré comme la continuité de ce qui se passe sous terre lors de la formation des gemmes. Autre aspect qui fait que c’est accepté, c’est que c’est pas forcément évident à identifier. Surtout sur les pierres propres (sans inclusion). Dans certains cas même les laboratoires avec tout leur matériel ne peuvent pas dire avec certitude si une pierre est chauffée ou pas. C’est d’autant plus vrai que la température est basse.
On peut encore appeler une pierre traitée ainsi de naturelle et la précision de ce traitement n'est pas obligatoire à condition qu’il ne laisse pas de trace visible à la loupe ×10.
On dit basse, mais on est quand même de l’ordre de centaines de degrés. La température va dépendre de la pierre mais ça va de 250 à 950°C. Ça paraît élevé mais en fait pas tant que ça. Ces pierres se forment sous terre, là où règnent des pressions et des températures extrêmement élevées.
Ce fait sur énormément de pierres. L’impact sur le prix est modéré. Ça ne divise pas le prix par deux. La baisse de prix va dépendre de la pierre.
Comme le signalement de ce traitement n'est pas obligatoire et difficilement détectable certains revendeurs n'hésitent pas à vendre des pierres chauffées comme ne l'étant pas car même si c'est toléré une pierre non chauffée se vendra plus cher.
Sur quelles pierres la chauffe est-elle pratiquée de façon acceptable :
Le saphir : L’écrasante majorité de ceux qu’on trouve sur le marché sont chauffés. Tellement que le prix du saphir est basé sur les pierres chauffées. Les non chauffés étant devenus rares, c’est plus ceux-ci qui sont plus chers que les chauffés qui perdent de la valeur. Petite nuance subtile... La température de chauffe est de l’ordre de 800-900°C. En général, ça peut se détecter au moins par un laboratoire. Car à ces températures, on commence à impacter les inclusions s’il y en a.
Le rubis : Exactement comme le saphir. Ces deux pierres sont d’ailleurs les mêmes, des corindons. C’est juste les impuretés chimiques qui donnent la couleur qui les différencient.
L’aigue-marine : Là aussi, l’écrasante majorité des aigue-marines sont chauffées. Le but est de renforcer le bleu en faisant disparaître la teinte verte que l’on trouve couramment dans les aigue-marines. La température est basse, de l’ordre de 400°C. Très difficile à mettre en évidence. C’est pour ça que beaucoup de vendeurs annoncent leur aigue-marine comme non chauffée, parce qu’ils savent qu’on ne peut pas vraiment prouver le contraire. D’ailleurs, il y a peu de différence de prix entre les naturelles et les chauffées. C’est pas comme le saphir. Quand vous achetez une aigue-marine bien bleue, dites-vous qu’elle a été chauffée.
La citrine : En ce qui concerne les pierres taillées, la majorité des citrines sont en fait des améthystes chauffées à ~450°C. Les deux sont des quartz et ont uniquement la couleur qui les différencie. Le fait de chauffer les fait donc passer de violet à jaune. Les citrines naturelles existent ! Mais elles sont quand même assez « rares » par rapport aux améthystes et ont généralement une couleur assez pâle qui est disons-le, pas très sexy pour un bijou. Alors que les améthystes chauffées ont une couleur jaune dorée soutenue, ce qui va beaucoup plus dans le sens d’un beau bijou. Pareil, c’est souvent annoncé comme non chauffée. Si vous avez une citrine bien jaune, dorée et qu’on vous annonce droit dans les bottes que c’est naturel... je vous conseille de changer de fournisseur. Soit il est conscient de ce qu’il dit et on est dans la tromperie, soit il n’y connaît rien et même si c’est moins grave, vous ne pouvez pas lui faire confiance.
La Tanzanite : Pour celle-là on est obligé d’accepter la chauffe. C’est ce qui donne la couleur et la valeur à la pierre. Avant chauffage elle est brune. On n’a pas du tout envie d’en faire un bijou. C’est la chauffe qui va donner ce bleu violet éclatant. C’est une des rares pierres pour laquelle un traitement donne de la valeur.
Il y a des vendeurs qui vous vendront des tanzanites naturelles non chauffées... alors on va mettre de côté le menteur de base qui veut vous vendre plus cher. Mais il y a des tanzanites qui sont trouvées bleues. On les trouve en Tanzanie où il y a beaucoup de feux de brousse. La température pour changer la couleur n’est pas très élevée, et un incendie peut modifier la couleur. Elle sera donc trouvée bleue mais quand même chauffée. Il y a aussi les remontées de magma qui peuvent chauffer des tanzanites qui sont sous terre. Alors oui, c’est un chauffage naturel, mais c’est un chauffage quand même car la pierre est déjà formée à ce moment-là.
Zircon : Les bleus sont systématiquement chauffés. On n’a pas trouvé de mine qui en produise. Donc si vous voulez un zircon bleu il faut accepter la chauffe.
Les zircons blancs parfaitement blancs sont aussi généralement chauffés. Les naturels ayant une petite teinte légèrement champagne, mais ils sont visuellement blancs.
Attention, ne confondez pas le zircon, qui est naturel avec le zirconium, qui est synthétique ! Les deux sont souvent utilisés comme substitut du diamant.
Certaines tourmalines roses, paraiba, des topazes... peuvent être chauffées mais c’est pas systématique.
Autre traitement acceptable : l’huilage des émeraudes
On dit couramment que 90% des émeraudes sur le marché sont huilées. C’est la norme, c’est accepté. La signalisation n’est pas obligatoire et ce traitement peut généralement être détecté par un gemmologue.
Les émeraudes sont des pierres très fracturées. Encore plus maintenant qu’ils y vont à la dynamite pour les extraire c’est pour cela que ce traitement est réalisé.
L’huile va pénétrer dans les fissures et masquer ces fissures.
C’est accepté à une condition ! Que l’huile soit incolore. Le prix de l’émeraude est fixé sur la couleur, donc une huile colorée verte est considérée comme une tromperie et n’est pas considérée comme un simple huilage, c’est un autre traitement.
Ce qui fait que c’est accepté, c’est que l’huile on peut la retirer si on veut, ce n’est pas un traitement permanent. Souvent d’ailleurs, après 10-20 ans cette huile vieillit, se fige et change l’aspect de la pierre. Beaucoup de gens pensent que la pierre a vieilli, que c’est foutu et qu’il faut la changer. Non ! Il faut juste la rehuiler (après avoir enlevé l’ancienne).
Concernant le prix, moins elle est huilée, plus son prix sera élevé. Sur les certificat de laboratoire elles sont classées en présence d’huile importante/ moyenne/ mineur ou faible. Les non huilée sont évidemment les plus chères.
Attention ! Sur l’émeraude, on retrouve un traitement similaire au huilage mais qui n’est pas « accepté », qui dévalue fortement la pierre. C’est le résinage. À la place de l’huile, on utilise de la résine qui va durcir et qu’on ne pourra plus enlever après (sauf quelques laboratoires avec des produits chimiques et leur recette maison). Le problème est qu’avec le temps la résine vieillit, devient blanchâtre et votre émeraude devient moche, elle est foutue. Je vous déconseille fortement d’acheter ce type d’émeraude.
Les techniques de huilage et résinage ont tendance à être testées sur de nouvelles pierres mais pas encore de façon généralisée.
Traitement accepté suivant la pierre : l’irradiation
Rien que le nom en lui-même fait peur. Mais rassurez-vous, les pierres après traitement sont stockées afin de perdre tout effet néfaste pour la santé.
Ce traitement doit être signalé même si c’est accepté sur certaines pierres. En règle général il est peu accepté mais il y a des exceptions.
L’irradiation donne des couleurs très intenses. Parfois trop, et c’est souvent à cela qu’on la détecte. Mais pas obligatoirement. L’irradiation seule donne des couleurs qui sont instables dans le temps, c’est-à-dire que la pierre va reprendre sa couleur d’origine. Plus la pierre sera exposée à la lumière, plus le retour se fera rapidement. L’exposition au soleil peut servir de test mais avec le risque de perdre la couleur. De facon générale il vaut mieux éviter d’exposer ses pierres, traitées ou pas, au soleil qui peut attaquer la couleur de certaine pierre comme l’améthyste.
Pour contrecarrer cette instabilité, certaines pierres sont chauffées après irradiation, ce qui permet de stabiliser la couleur.
Le vrai problème de l’irradiation, c’est qu’hormis le doute que l’on peut avoir sur la couleur, elle est indétectable même pour un laboratoire. Ils peuvent émettre des doutes, mais pas de certitude. Du coup, ça dépendra vraiment de la chaîne de vendeurs qui auront eu les pierres entre les mains. Seule l’honnêteté du vendeur peut le signaler. Et si on est en bout de chaîne, cette information à souvent été perdu en route.
La pierre pour laquelle c’est admis sans problème est la topaze. Toutes les topazes bleues que l’on trouve dans le commerce ont suivi ces traitements. Donc quand vous voyez des topazes bleu ciel, bleu suisse, bleu londonien... elles sont irradiées.
C’est accepté pour plusieurs raisons : Les topazes bleues naturelles, sauf rares exceptions sont très pâles, on cherche le bleu. Ensuite, les gens aiment ces bleus et ils n’existent pas naturellement donc si on veut en proposer on est obligé de passer par ce traitement.
Et enfin, la topaze en tant que telle est une pierre bon marché (hormis les topazes impériales et quelques rares couleurs), qu’elle soit naturelle ou traitée. On n’est pas en train de modifier une pierre pour lui donner artificiellement une valeur de plusieurs centaines d’euros. Donc tout ça fait que ça ne pose pas de problème de vendre/acheter des topazes irradiées.
Les morganites sont l’autre pierre de bijouterie couramment irradiée (et chauffée pour stabiliser). Il est difficile de savoir exactement la proportion, mais certains disent que c’est la majorité. L’irradiée coûte moins cher que la naturelle, c’est sûr, mais comme on ne sait pas et qu’on ne peut pas vraiment savoir... et bien c’est un traitement dont on ne parle pas souvent. Mais quand la couleur est bien flashy... il faut se poser des questions.
L’aigue-marine : ça commence à se pratiquer. Ce n’est pas généralisé et ça ne concerne pas les teintes « classiques ». L’irradiation dans ce cas a pour but d’imiter les aigue-marines dites Santa Maria, qui sont naturelles et qui ont un bleu vraiment intense qui ne ressemble pas aux aigue-marines classiques. Leur prix est très élevé. L’irradiation donne des couleurs similaires, mais bien sûr à un prix nettement plus bas. Aigue-marine au bleu très intense vendue pas cher= irradiation. Ca ne rentre pas dans les traitements « acceptés »
La kunzite est aussi régulièrement irradiée. C’est accepté. A priori, c’est parce que la couleur des kunzites naturelles est déjà instable. On croise des kunzites naturelles avec des irradiées, les gens le savent mais ça ne dérange personne.
Les traitements lourds qui modifient la structure de la pierre
Ces traitements sont moins acceptés dans la profession, car là on touche la structure de la pierre. Leur prix est fortement impacté par rapport aux pierres naturelles ou simplement chauffées.
Après, il ne faut pas écouter les extrémistes qui disent couramment « ça vaut rien ! ». C’est faux, même ces pierres ont une certaine valeur. Déjà le coût du traitement ! Ça demande beaucoup d’énergie et de la main-d’œuvre supplémentaire. Mais elles coûtent bien moins cher, c’est une certitude. On n’est pas dans la même grille tarifaire que les naturelles ou juste chauffées.
Les pierres obtenues sont très jolies, ce n’est pas le problème. On peut les acheter pour faire un beau bijou si on sait ce qu’on achète. Ça peut permettre d’avoir de belles pierres pour un budget plus serré.
Les pierres sur lesquelles on va trouver ce genre de traitement sont bien sûr les saphirs et les rubis, qui sont les plus courants en bijouterie.
Chauffe haute température
1200-2000 °C. On s’approche du point de fusion de la pierre, donc gros impact. La structure interne est modifiée, les inclusions peuvent subissent des modifications. On est pas vraiment dans le traitement lourd avec additif mais on est pas dans la chauffe basse température. On est à la limite.
Chauffe haute température avec ajout d’additif
-
Soit avec du titane, on parle de diffusion de surface. Le titane, qui est responsable de la couleur bleue du saphir va diffuser à la surface de la pierre et la rendre bien bleue. C’est une coloration de surface. Si on retaille la pierre, le bleu disparaît. Si on ne la retaille pas, le bleu est permanent, ce n’est pas une simple coloration.
- À la place du titane, on peut utiliser du béryllium qui lui va diffuser dans toute la masse de la pierre. On parle de diffusion dans la masse, ou profonde. Même si on retaille la pierre, la couleur restera. Ça donne des saphirs de toutes les couleurs. Jaune, orange, rouge rosé différents du rubis et toutes les gammes intermédiaires. Ce sont des couleurs sympas mais qui sont décelables par un connaisseur.
Chauffe en présence de verre fondu
C’est utilisé sur les saphirs et surtout les rubis qui sont devenus très rares et chers.
Un peu comme pour l’huile des émeraudes, on utilise du verre en fusion qui va pénétrer dans les fissures pour les combler. Ça se fait sur les pierres brutes avant la taille. Ça change littéralement un vilain caillou en magnifique gemme.
Avec le temps, ils ont ajouté des additifs au verre comme du plomb pour rendre la détection plus difficile : diminuer la température de fusion du verre (pour diminuer les effets visibles de la chauffe mais aussi diminuer les coûts d’énergie), le verre au plomb à un indice de réfraction plus proche de celui du corindon ce qui diminue l’effet flash au niveau des fractures et rend donc le traitements plus difficile à être identifié.
Parfois il peut y avoir plus de verre que de pierre. On parle dans ce cas de pierre composite. Ce traitement est à préciser. Quelle que soit la quantité de verre, ces pierres sont plus fragiles que les corindons naturels.
Depuis peu ils ajoutent même de l’alumine qui est le composant des corindons et en chauffant à haute température ca permet de refaire une cristallisation au niveau des fissures. On bouche les fissures du corindon avec du corindon....ca devient très dur à identifier, mais les laboratoires peuvent encore le faire
Énormément de rubis sont traités comme ça, et c’est de plus en plus dur à mettre en évidence sans analyse dans un laboratoire sérieux. Ça devient un vrai problème. Car le rubis est à l’heure actuelle une pierre excessivement chère, parfois plus que le diamant pour les beaux spécimens naturels donc une erreur d’achat peut faire perdre des milliers d’euros.
Par contre, si on veut juste une jolie pierre ça permet d’avoir un très beau rubis à un prix très accessible.
Traitements des opales
Les opales sont des pierres particulières dans le monde des gemmes. Elles n’ont pas de cristallisation comme les gemmes classiques. Elles ont donc des traitement différents :
-Fumage des opales :
Les opales à fond noir font mieux ressortir les jeux de couleurs. Elles valent très cher. Donc pour les imiter on peut fumer les opales. C’est très simple, on enveloppe l’opale dans un papier et on met le feu. Ca va colorer le fond en noir/gris suivant l’efficacité du traitement. Les pierres ainsi traitées n’ont pas plus de valeur qu’une opale de qualité moyenne.
-Caramélisation des opales :
Toujours pour imiter les opales noires, on les places dans un bain de sucre et d’acide sulfurique ce qui va faire un dépot noir. Le résultat est un peu exagéré.
Pierres jamais à rarement traitées
Certaines pierres ne subissent pas de traitement ou rarement. C'est le cas des grenats (on commence à en voir sur certaines Tsavorites), des péridots, les spinelles, les diopsides chromifères. Ca ne veut pas dire qu’elles ne le seront jamais.
Les futurs traitements
Il y a en permanence des personnes qui cherchent de nouveaux traitements indécelables pour transformer des pierres de qualité médiocre en belles pierres et les vendre au prix fort. Cette liste qui n'est pas exhaustive et va surement s'agrandir avec le temps. Peut-être même que ces "nouveaux traitements" existent déjà mais sont pour le moment restés confidentiels car tous les traitements mentionnés ici n'ont pas été criés sur les toits au moment de leur invention.
À retenir
Les traitements existent depuis toujours : ils ne posent problème que lorsqu’ils ne sont pas annoncés. En tant que gemmologue, mon rôle est d’identifier ces traitements et de vous les signaler clairement.
Sur ce site, tout traitement subi par une pierre est clairement indiqué dans sa description. Même la simple chauffe, qui sera mentionnée comme chauffée.
Pour connaitre la législation sur les traitements et leur signalement vous pouvez lire le décret suivant: Décret n°2002-65 du 14 janvier 2002 relatif au commerce des pierres gemmes et des perles - Légifrance (legifrance.gouv.fr)
Tableau récapitulatif des traitements des pierres:
| Traitement | Pierres concernées | Effet recherché | Stabilité | Doit être signalé ? | Détection |
|---|---|---|---|---|---|
| Thermique basse T° (≈400–900°C) | Plusieurs espèces | Couleur, clarté | Généralement stable | Souvent non (toléré) | Souvent indétectable sans labo et pas à 100% |
| Thermique haute T° (+1500–2000°C) avec additifs (Ti, Be…) | Corindons (saphir, rubis) | Couleur, clarté | Stable | Oui (impact valeur) | Indices au microscope / labo |
| Remplissage (verre, composites) | Surtout rubis/saphir | Masquer fractures | Variable | Oui | Souvent visible à la loupe |
| Huilage | Émeraudes | Masquer inclusions | Plutôt stable si incolore | Toléré non coloré (usage) | Loupe / labo |
| Résinage | Surtout émeraudes | Masquer fissures | Moins stable (vieillit) | Oui | Indices au microscope / labo |
| Irradiation | Topaze bleue (acceptée), kunzite, tourmaline… | Couleurs intenses | Parfois instable (lumière) | Oui | Souvent indétectable même par les labos |
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