La tourmaline est l’une des pierres les plus complexes à décrire… et à comprendre ! Mais pas d’inquiétude : on a décortiqué le sujet, simplifié quand c’était possible, et balisé le parcours pour que vous puissiez sauter les passages plus techniques si vous le souhaitez, tout en profitant de l’essentiel.

La tourmaline est l’une des pierres gemmes les plus fascinantes et polyvalentes que l’on puisse trouver en joaillerie. Elle présente une variété presque infinie de couleurs et est parfois surnommée “la pierre caméléon”. Du noir profond au bleu électrique, du rose pastel au vert émeraude, certaines pierres présentent même plusieurs couleurs dans le même cristal, créant des effets spectaculaires.

Elle appartient au groupe minéral complexe des borosilicates d’aluminium, avec des éléments comme le fer, le magnésium, le lithium, le cuivre ou le chrome qui influencent sa teinte. Ce qui rend la tourmaline unique, c’est sa composition chimique très variable et  même franchement complexe. Peu de gens, même chez les professionnels la connaissent par cœur tellement elle est compliquée et variée. Certains l'appellent même le minéral poubelle tellement il y a de composition possible. C'est cette variété qui donne naissance à toutes ces variétés distinctes, chacune avec ses caractéristiques, ses origines et ses prix. 

 

Origine et formation

La tourmaline se forme dans 2 types de roches:

 Les roches ignées,

 C’est-à-dire volcaniques ou magmatiques, comme les pegmatites (roches à gros cristaux formées lors du refroidissement lent du magma) et les granites (roches riches en quartz et feldspath).

Les roches métamorphiques:

Roches déjà formées transformées en profondeur sous l’action de hautes pressions et des  températures élevées. Parmi elles, on  trouve de la tourmaline dans les schistes (roches feuilletées formées par compression) et les marbres (anciens calcaires recristallisés par la chaleur et la pression).

Dans les 2 cas, elle se développe généralement à partir de fluides hydrothermaux riches en éléments rares, ce qui explique qu’on la trouve souvent associée à d’autres pierres gemmes comme l’aigue-marine, le quartz ou la topaze.

Sa structure cristalline appartient au système trigonal et donne souvent des cristaux prismatiques allongés à section triangulaire, striés dans la longueur, parfois terminés par des faces marquées de trigones (petits triangles caractéristiques visibles sur certaines surfaces naturelles). Ces cristaux peuvent être monochromes ou présenter des zonations et des transitions de couleur remarquables.

Propriétés physiques et optiques

• Système cristallin : trigonal
• Dureté : 7 à 7,5 sur l’échelle de Mohs (bonne résistance aux rayures mais il y a mieux)
• Densité : 2,90 à 3,15
• Indice de réfraction : 1,610 à 1,655
• Biréfringence : 0,015 à 0,028
• Clivage : Absent à indistinct
• Cassure : Subconchoïdale à irrégulière 
• Éclat : vitreux
• Transparence : de transparente à opaque selon la variété et la qualité
• Dispersion : faible ~0,017 donc pas de “feu” marqué comme le diamant
• Pléochroïsme : parfois très intense (à ne pas confondre avec le simple dichroïsme, ici on peut avoir des nuances très différentes selon l’axe d’observation)

Phénomènes optiques : pléochroïsme souvent intense (couleurs différentes selon l’angle d’observation), dichroïsme marqué, chatoyance dans certaines variétés cat’s eye.

Propriétés électriques
La tourmaline présente deux phénomènes physiques remarquables :

• Pyroélectricité : lorsqu’elle est chauffée ou refroidie, elle développe une charge électrique temporaire qui attire poussières et particules légères.
• Piézoélectricité : lorsqu’elle est soumise à une pression mécanique, elle génère également une charge électrique.

Ces propriétés sont liées à sa structure cristalline trigonale, qui manque de centre de symétrie, permettant une polarisation électrique dans certaines conditions.

La fameuse formule chimique: X Y₃ Z₆ (T₆O₁₈) (BO₃)₃ V₃ W

où les lettres peuvent être les ion suivants:

• X = Na, Ca, K, ou vacance
• Y = Li, Mg, Fe²⁺, Mn²⁺, Al, Cr³⁺, V³⁺, Fe³⁺
• Z = Al (± Mg, Fe³⁺, Cr³⁺, V³⁺)
• T = Si (± Al, B, Be)
• V = OH
• W = OH, F, O
  

A partir de cela on peut classer les tourmalines en plusieurs espèces!

• Elbaïte:               Na(Li,Al)3Al6(BO3)3Si6O18(O,OH,F)4
• Liddicoatite        Ca(Li,Al)3Al6(BO3)3Si6O18(O,OH,F)4
• Dravite               NaMg3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4
• Uvite                 (Ca,Na)(Mg,Fe)3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4
• Schorl                NaFe2+3Al6(BO3)3Si6O18(OH)4

Voilà pourquoi personne ne les connait autrement qu'avant un examen de gemmologie. Mais plus après!

En bijouterie, on utilise quasi exclusivement les variétés Elbaite et Liddicoatite (les deux contiennent du Lithium)

Dravite et Uvite peuvent donner des pierres transparentes taillables mais moins attrayantes.

La schorl est toujours noir opaque.

Les substitutions peuvent être à ce point nombreuses et faciles que dans certains cas il a été possible de déterminer 4 à 5 espèces différentes dans un seul cristal(c’est le cas des tourmalines « tête de maure » de l’ile d’Elbe.)

Utilisation en joaillerie

La tourmaline est très appréciée en joaillerie pour sa large palette de couleurs et sa bonne durabilité. Sa dureté de 7 à 7,5 sur l’échelle de Mohs lui permet d’être montée en bagues, boucles d’oreilles, pendentifs ou bracelets, même pour un port régulier.

Malgré une bonne dureté, la tourmaline peut s’ébrécher ou se fracturer en cas de choc violent. Son absence de clivage limite toutefois le risque de casse nette, mais il reste préférable d’éviter les chocs répétés, surtout sur les bagues portées quotidiennement.

Les pierres sont généralement facettées pour maximiser l’éclat et mettre en valeur leur couleur. La taille ovale et la taille coussin sont fréquentes, mais certaines variétés se prêtent bien à la taille émeraude ou à la taille poire.

 

Les variétés présentant des phénomènes optiques comme l'œil de chat sont taillées en cabochon pour faire ressortir cet effet.

En cabochon, on retrouve également des tourmalines incluses mais aux jolies couleurs, très utilisées dans la bijouterie de gamme moyenne.

En raison de son pléochroïsme, qui peut être marqué sur certaines couleurs, le lapidaire doit orienter la pierre avec soin lors de la taille pour obtenir la couleur la plus attractive. Certaines tourmalines peuvent paraître beaucoup plus sombres ou plus claires selon l’axe d’observation, ce qui influence fortement le rendu final du bijou. En général, c’est en regardant la pierre dans le sens de la longueur du cristal (axe c) qu’elle apparaît la plus sombre.

Histoire et symbolisme

Origine du nom
Le mot “tourmaline” viendrait du cingalais toramalli ou turmali, terme utilisé à Ceylan (Sri Lanka) pour désigner des pierres colorées mélangées dans les lots exportés vers l’Europe.

Arrivée en Europe
Aux XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècles, les marchands néerlandais importent des tourmalines via le Sri Lanka. Les naturalistes européens s’y intéressent très tôt pour leurs propriétés optiques et électriques.

Propriétés “électriques” remarquées tôt

Chauffée au soleil ou simplement frottée, la tourmaline se charge électriquement et attire des particules légères. Ce phénomène, dû à sa pyroélectricité, intriguait déjà les marchands néerlandais au XVIIᵉ siècle. Aux Pays-Bas, on la surnommait aschentrekkers (“tire-cendres”) car on l’utilisait pour retirer les cendres des pipes. Plus tard, au XIXᵉ siècle, des plaques de tourmaline furent employées dans les premières expériences de polarisation de la lumière.

Place en joaillerie
Utilisée en Europe dès le XVIIIᵉ siècle, la tourmaline connaît un fort engouement au XIXᵉ grâce à l’éventail de ses couleurs, qui séduit les joailliers romantiques et naturalistes. Les teintes rose, vert et bicolores, très en vogue à l’époque, restent aujourd’hui encore prisées, aussi bien dans la haute joaillerie que dans des créations contemporaines plus accessibles.
Au fil du temps, l’amélioration des techniques de taille et l’essor du commerce international ont permis d’élargir la palette des variétés utilisées, renforçant la place de la tourmaline comme pierre polyvalente et expressive dans la bijouterie moderne.

Symbolisme et croyances contemporaines

Dans les traditions occidentales, la tourmaline est généralement associée à des vertus de protection et d’équilibre émotionnel. Contrairement à l’émeraude ou au rubis, elle n’est pas liée de façon marquée à une culture ou une légende précise.

Les interprétations associant chaque couleur de tourmaline à une signification précise sont, pour la plupart, apparues récemment et proviennent de la lithothérapie, et non de traditions anciennes.

• Tourmaline noire (schorl) : protection contre les énergies négatives
• Tourmalines roses (rubellites) : douceur et harmonie dans les relations
• Tourmalines bleues (indicolites) : calme et sérénité
• Tourmalines vertes (verdélites) : vitalité et énergie

Ces usages relèvent de croyances actuelles et ne reposent pas sur des preuves scientifiques. Ces informations symboliques des traditions modernes sont partagées à titre culturel. Elles ne remplacent ni un avis médical ni l’évaluation gemmologique d’une pierre.

Les variétés de tourmaline

La diversité des tourmalines est telle qu’on pourrait presque parler d’un “arc-en-ciel minéral”.

 Chaque nuance ou combinaison de couleurs correspond à un nom particulier, utilisé par les gemmologues et les joailliers.

Voici les principales variétés gemmes et décoratives, avec leurs caractéristiques et leurs prix réalistes pour le marché français.

1. Schorl (tourmaline noire)

• Couleur : Noir opaque, parfois légèrement brunâtre.
• Particularités : Très commune, utilisée surtout en ornement ou lithothérapie, rarement facettée en joaillerie fine.
• Gisements principaux : Brésil, Afrique, Afghanistan.
• Prix indicatifs (marché français)
  

                 

Qualité / usage	Prix €/ct	Description succincte

Standard

1 – 5

Petites pierres, polissage simple, forme variable

Supérieure

5 – 15

Cabochon poli miroir, forme régulière, couleur homogène

 

2. Rubellite (rose à rouge intense)

 

• Couleur : Rose vif à rouge framboise, parfois violacé, jusqu’au rouge intense (teinte la plus rare et la plus recherchée).
• Éléments chromogène: Manganèse (responsable de la couleur), lithium présent dans la structure.
• Particularités : Les plus belles, d’un rouge pur et saturé, rivalisent avec les rubis en intensité.
• Gisements : Brésil, Mozambique, Nigéria, Afghanistan, Madagascar. Au Congo, les pierres sont souvent plus claires et classées comme tourmalines roses.

• Prix :

Les prix ci-dessous concernent des pierres de 1 à 3 ct, taille courante pour la joaillerie. 

Qualité	Prix €/ct*	Détails
Commerciale	15 – 50 €	Rose clair ou terne, inclusions visibles à l’œil nu
Bonne qualité	50 – 200 €	Rose vif ou rouge léger, bonne transparence, inclusions discrètes
Haut de gamme	200 – 500 €	Rouge framboise saturé, pureté très élevée (quasi loupe clean), taille soignée
Exceptionnelle	500 – 1 200 €+	Rouge pur ou framboise rare, saturation exceptionnelle, pureté loupe clean, taille d’excellence

 

Les pierres de moins de 1 ct sont souvent moins chères au carat, sauf en qualité exceptionnelle. 

Entre 3 et 5 ct, le prix au carat augmente nettement. 

Au-delà de 5 ct, surtout en qualité haut de gamme ou exceptionnelle, les prix peuvent exploser.

3. Indicolite (bleu à bleu-vert)

• Couleur : Bleu profond à bleu-vert, idéalement vif et lumineux.
• Élément chromogène : Fer.
• Particularités : Couleur rare et recherchée, surtout quand elle reste claire et vive.
• Gisements : Brésil, Afghanistan, Mozambique (Nigéria, Madagascar, Pakistan plus occasionnels).

 

•  

  Prix : valeurs pour pierres de 1 à 3 ct, taille courante pour la joaillerie.

  Qualité	Prix €/ct*	Détails
  Commerciale	30 – 80 €	Couleur trop claire ou trop sombre, inclusions visibles
  Bonne qualité	80 – 300 €	Bleu bien saturé, légère teinte verte possible, bonne transparence
  Haut de gamme	300 – 700 €	Bleu pur, vif et lumineux, pureté très élevée (quasi loupe clean), taille soignée
  Exceptionnelle	700 – 1 500 €+	Bleu intense sans excès de noir, saturation exceptionnelle, pureté loupe clean, taille d’excellence

   

  

 

• Notes sur les variations de prix au sein d'une même qualité:

• Nuance précise : le bleu pur et vif se vend plus cher que le bleu-vert ou trop sombre.
• Luminosité : un bleu sombre “fermé” est moins valorisé.
• Qualité de taille : une coupe optimisant la couleur et la lumière augmente nettement le prix.
• Origine : certaines provenances (Brésil, Afghanistan) peuvent être valorisées par le marché.

Les pierres de moins de 1 ct sont souvent moins chères au carat, sauf en qualité exceptionnelle. 

Entre 3 et 5 ct, le prix au carat augmente nettement. 

Au-delà de 5 ct, surtout en qualité haut de gamme ou exceptionnelle, les prix peuvent exploser.

4. Verdélite (verte)

Couleur : Vert clair à vert profond.
La couleur est généralement due au fer. Plus rarement, le chrome ou le vanadium donnent des verts plus intenses — ces pierres sont parfois appelées tourmalines chromifères.

Particularités : Les plus belles verdélites, d’un vert vif et lumineux, peuvent rivaliser visuellement avec certaines émeraudes. Les variétés chromifères très sombres sont moins valorisées malgré leur rareté chimique.

Gisements : Brésil, Namibie, Afghanistan. Les chromifères proviennent notamment du Mozambique et du Nigéria.

Prix : valeurs pour pierres de 1 à 3 ct, taille courante pour la joaillerie.

Notes sur les variations de prix :

• Nuance et luminosité : les verts vifs et lumineux se vendent nettement plus cher que les verts sombres “fermés”.
• Origine : certaines provenances (Brésil, Mozambique) peuvent être mieux valorisées.
• Chromifères : prix élevés seulement si la couleur est claire et saturée.
• Taille : une coupe optimisant la lumière et la couleur augmente sensiblement la valeur.

Taille et prix :

• Pierres de < 1 ct souvent moins chères au carat, sauf en qualité exceptionnelle.
• Entre 3 et 5 ct, prix au carat en nette hausse.
• > 5 ct en haut de gamme ou exceptionnel : prix pouvant exploser.

5. Paraïba (cuprifères)

             

• Couleur : Bleu néon, turquoise, vert électrique ou vif.
• Élément chromogène : Cuivre (responsable du bleu ou du vert) et manganèse et fer tout comme modérateur de teinte. 

  Les couleurs  bleus ou verts dépende du cuivre, la chimie locale et l’état d’oxydation, la présence d’autres éléments (Mn, Fe) et la structure locale. Il n’existe pas de règle simple « plus de Cu = plus vert »

• Particularités :

- Découvertes à la fin des années 1980 dans l’État de Paraíba (Brésil), elles existaient dès le départ en nuances allant du bleu néon au vert pur

- À l’époque, le terme “tourmaline Paraïba” ne s’appliquait qu’aux pierres bleu néon très intenses issues de ce gisement.

- Entre 2001 et 2005, des tourmalines cuprifères similaires ont été trouvées au Nigéria et au Mozambique. Les pierres vertes, aujourd’hui appelées Paraïba vertes, n’ont réellement gagné en notoriété qu’à ce moment-là, quand les laboratoires ont confirmé leur teneur en cuivre et que le marché les a intégrées à la même catégorie prestigieuse que les bleues.

-En 2006, le LMHC a élargi la définition : toute tourmaline cuprifère gemme, quelle que soit son origine, peut être nommée “Paraïba”.

En laboratoire, “Paraïba” désigne aujourd’hui toute tourmaline cuprifère à teintes bleu, bleu-vert, vert ou jaune-vert, quelle que soit l’origine. C’est la définition harmonisée par le LMHC (version 2012, confirmée en 2023)

C’est devenu un vrai bazar commercial : aujourd’hui, “Paraïba” est surtout un terme de laboratoire et de marché, plus qu’une appellation géologique ou historique comme à l’origine. Paraiba  désigne maintenant toute tourmaline cuprifère, quelle que soit sa provenance (Brésil, Mozambique, Nigéria) et même si elle est verte.

Gisements : Brésil (Paraíba), Mozambique, Nigéria

Prix :

Paraïba (cuprifères bleues)

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Paraïba vertes (cuprifères)

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• ⚖️ Notes sur les prix:
• Les bleues néon atteignent systématiquement les prix les plus élevés.
• Les vertes restent chères, mais moins valorisées à couleur et qualité équivalentes.
• <1 ct : prix au carat souvent plus bas, sauf qualité exceptionnelle.
• 3–5 ct : prix au carat augmente fortement.

• 5 ct : les prix peuvent exploser, surtout pour les bleues néon pures.

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6 Blue Lagoon (bleu clair à turquoise)

 

Couleur : Bleu clair, turquoise, parfois tirant légèrement sur le vert d’eau.
Éléments chromogènes : Principalement fer (Fe²⁺). Dans certains cas, présence de cuivre en faible proportion (alors classables comme Paraïba au sens strict).
Particularités :

• « Blue Lagoon » est un terme commercial, sans définition gemmologique stricte.
• Beaucoup de pierres vendues sous ce nom sont simplement des indicolites claires (fer-colorées).
• Certaines sont effectivement cuprifères et rentrent alors dans la catégorie des Paraïba.
• Dans le doute, seule une analyse gemmologique (spectroscopie, EDXRF) permet de trancher.
• Ces nuances claires séduisent le marché car elles rappellent les lagons tropicaux, mais elles ne présentent pas le « néon » des Paraïba les plus réputées.

Gisements : Afghanistan, Pakistan, Nigeria, Mozambique, plus rarement Brésil.

Prix (1–3 ct, marché français) :

⚠️ Attention aux abus : de nombreuses pierres « Blue Lagoon » vendues comme Paraïba n’ont en réalité aucune teneur en cuivre. Toujours exiger un certificat si la pierre est proposée à un prix de Paraïba.

 

7 Canary tourmaline (jaune)

 

• Couleur : Jaune vif à doré.
• Élément chromogène : La couleur est principalement due au manganèse (Mn²⁺) , parfois accentuée par un transfert de charge intervalence Mn²⁺-Ti⁴⁺, et non au fer ferrique comme on pourrait le penser
• Gisements : Malawi (le plus connu, et pratiquement l’unique source de vraies “Canary”), plus rarement Zambie.

Prix (1–3 ct, marché français) :

8. Achroïte (incolore)

 

• Couleur : Incolore à très légèrement laiteuse.
• Élément chromogène : Absence notable d’éléments colorants (Al pur, pas de Fe, Mn, Cr ou Cu).
• Particularités : Très rare dans la nature, mais paradoxalement peu recherchée en joaillerie car elle n’apporte pas de “valeur couleur”. Sert parfois de curiosité gemmologique ou de pierre de collection.

Prix (1–3 ct, marché français) :

 

9. Polychrome / Melon d’eau

• Couleur : Association naturelle de rose au centre et vert à l’extérieur (ou inversement), formant un aspect de “pastèque coupée”. D’autres combinaisons bicolores ou multicolores existent (vert/bleu, rose/orange…), mais c’est le melon d’eau qui est le plus emblématique.
• Particularités : Souvent taillée en tranches pour mettre en valeur les zones concentriques de croissance. Très populaire en bijoux fantaisie ou en pièces de collection. Les pierres taillées à facettes sont plus rares et moins recherchées car la bicoloration perd de son effet.

Prix (1–3 ct, marché français) :

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👉 Ici, la valeur dépend beaucoup de l’esthétique : contraste net, intensité des couleurs et régularité de la croissance.
Les spécimens translucides à couleurs vives sont particulièrement prisés en bijoux créateurs.

Tourmalines bicolores et multicolores

 

Couleur : Certaines tourmalines présentent deux ou plusieurs teintes dans un même cristal, soit en zonage net, soit en transitions progressives. Les combinaisons peuvent être classiques (rose et vert, bleu et vert, bleu et rose) ou plus complexes avec trois couleurs et plus.

Particularités : Ces pierres sont très recherchées en joaillerie pour leur originalité et leur caractère unique. Plus le contraste est marqué, la saturation vive et l’harmonie réussie, plus elles gagnent en valeur. Les multicolores spectaculaires sont particulièrement rares et attirent les collectionneurs.

Gisements : Brésil, Mozambique, Nigéria, Afghanistan.

Prix :
Il est plus dure de donner une échelle de prix, car la valeur dépend fortement de la combinaison de couleurs, de leur vivacité et de leur répartition. À titre indicatif :

• Pierres courantes : 10 – 50 €/ct (teintes claires, transitions floues, inclusions visibles)
• Associations attractives et saturées : 50 – 200 €/ct
• Combinaisons rares, vives et harmonieuses : 200 – 600 €/ct et plus

Comme toujours, au-delà de 3 ct en qualité gemme, le prix au carat augmente nettement, et pour les pierres spectaculaires de 5 ct et plus, les tarifs peuvent s’envoler.

Traitements et synthèses

la plupart des tourmalines du marché sont naturelles, mais certains traitements sont utilisés pour améliorer leur couleur.

• Utilisée principalement pour améliorer la couleur.

-Vers 400–500 °C, la chauffe permet d’éclaircir des teintes jugées ternes ou trop brunes, notamment chez certaines rubellites ou verdélites.

-Entre 600 et 700 °C, elle peut intensifier des couleurs roses, rouges ou bleues.

Des transitions Mn³⁺ ↔ Mn²⁺ autour de 500–600 °C expliquent certaines variations de rose ↔ jaune observées expérimentalement.

⚠️ La tourmaline supporte mal des températures trop élevées : au-delà, elle risque de se fissurer ou de s’éteindre. Les pierres avec inclusions fluides sont particulièrement sensibles.

• Irradiation :Employée pour renforcer ou modifier certaines teintes, surtout les roses ou les jaunes. La couleur est en général stable, mais peut s’atténuer si la pierre est soumise longtemps à une forte chaleur ou à un rayonnement UV intense.

Pour la tourmaline, l’irradiation artificielle se fait principalement par :

-Rayons gamma (Co⁶⁰) → traitement le plus courant, car il est relativement « doux » et permet de renforcer les teintes roses ou jaunes sans trop fragiliser la pierre.

-Faisceau d’électrons (irradiation par accélérateur de particules) → plus puissant, utilisé pour des résultats rapides et intenses, mais la couleur peut être plus instable.

👉 Dans la majorité des cas, ce traitement est appliqué sur des tourmalines incolores ou pâles, notamment certaines verdélites (vertes claires) qu’on transforme en roses vifs.

⚠️ L’irradiation est indétectable par les méthodes gemmologiques classiques. Seuls les laboratoires équipés (spectroscopie, etc.) peuvent parfois identifier des indices mais jamais être sur à 100%

• Synthèses : inexistantes en bijouterie courante, mais présentes pour l’industrie (recherche scientifique).

La tourmaline est sans doute la pierre gemme qui offre la plus grande diversité de couleurs et de prix. Accessible ou hors de prix selon la variété, elle séduit autant les collectionneurs que les créateurs de bijoux. Sa diversité est telle qu’il y a toujours une tourmaline adaptée à chaque budget… mais aussi à chaque tempérament. la tourmaline est la pierre de toutes les couleurs, de toutes les humeurs, et peut-être celle qui ressemble le plus à l’être humain : multiple, unique et insaisissable.

Sur Passot-Gems, toutes les tourmalines proposées sont naturelles, et tout traitement éventuel est clairement indiqué, conformément à notre engagement de transparence.